[Trandosha] La première proie [CDZ - INFILTRATION][Annulé pour absence]

Fin d'après-midi sur Trandosha. Région des steppes. Comme prévu, la tempête de poussière s'est abattue sur la région à l'heure attendue, créant un magnifique white out dans lequel les vents soufflants projetaient la poussière dans les airs, poussière qui raclait le sol, les rochers, les animaux, tout. Habituellement, ce genre de phénomène naturel courant faisait que chacun rentrait tranquillement chez soit pour s'abriter le temps que la tempête de poussière se lève. Et par la suite, on l'oubliait aussi vite qu'elle était venue. Ce n'était qu'un désagrément courant avec lequel on avait apprit à vivre. Réellement, un désagrément ? A n'en pas douter, pour certains oui. Mais pour les forces du CDZ annexés d'une bonne partie de chasseurs Doshans, il s'agissait d'une aubaine qui allait faire office de parfait camouflage pendant qu'ils approchaient, à pied, de la ville.






Pour le groupuscule de Sish, pas de tempête, pas de sable dans la figure, rien de tout cela. Seulement une puanteur nauséabonde, les pieds qui pataugeaient dans les canaux répugnants des égouts  et l'impression de s'être complètement fait avoir sur la distribution des rôles alors qu'ils remontaient les canalisations des eaux usées afin de rejoindre la station de pompage, directement liée à la ville en elle même. Pour l'instant, tout était calme. Personne n'avait pour habitude de marcher dans des flots d'immondices, ce répit temporaire avait laissé à Sish Raknar l'occasion de se pencher sur la nullité absolue de sa tâche.
Bon, étape un, ils remontaient jusqu'à la station de pompage. Étape deux, ils trouvaient un moyen de pas se faire voir par les gardes et les ouvriers au travail, et étape trois, ils remontaient à la surface par la porte de service de la station de pompage et se faufilaient jusqu'au poste de commandement de la porte de Saruuk. Si les murailles "blindée" en tôles et matériaux recyclés ne risquaient pas de bouger, pour Saruuk, coincée dans un goulet de rocheuses, il avait été nécessaire d'investir dans une porte afin d'accéder à la ville. Et cette porte était placée juste en dessous d'une niche de tireur encastrée dans la muraille et coulissait sur la droite pour rentrer dans une fente prévu à cet effet via l'abaissement d'un simple levier. Basique mais efficace pour une Lune sur laquelle tout le monde était armé, certes, mais seulement de carabines et de pistolets. Rien qui puisse atteindre l'ampleur d'un bon gros char d'assaut.
Sish se retourna et recompta ses hommes. Un, deux, trois, quatre... Quatre chasseurs Doshans mais aussi quelques invités. Le Raknar rondouillard déglutit. Ce n'était pas le moment de passer pour un ahuri auprès des autres, il y avait une mission à accomplir et elle déciderait de ce qui se passerait ensuite. Malgré cela, il ne comprenait pas l'instance avec laquelle on l'avait envoyé ici.

Sish avait toujours été un objet de raillerie malgré lui. D'une part, il n'était pas très costaud, par rapport à ses camarades et ne faisait pas vraiment grand chose pour améliorer cela. De plus, il avait toujours été assez trapu. Pas comme les grands dadais raides comme des balais qui constituaient le reste de sa famille. Et parce qu'il ne pouvait pas compter sur son physique pour réellement changer la donne par rapport aux siens, Sish avait eut la réputation d'être le boulet de la famille qui foirait invariablement les trois quart des projets qu'il entreprenait. Galdur en particulier, s'était toujours montré particulièrement moqueur et n'hésitait pas à le vanner jour pour jour, heure pour heure. Sish n'aimait pas vraiment Galdur, d'une part parce qu'il était jaloux de lui. Galdur avait la chance d'être plutôt bien constitué, il s'était en suite permit le luxe d'être le contact du CDZ sur Dosha, ce qui l'avait relativement propulsé vers le haut dans l'échelle sociale de la Lune. Personne n'osait plus rien lui dire. Qui plus est, il semblait s'être lié d'une certaine amitié avec le gros bonnet Zann. C'était pour la première part. L'autre part, c'était simplement parce que tout semblait très facile à obtenir pour son frère et Sish était toujours placé au second plan, dans l'ombre. Un sentiment d'injustice avait alors envahit le Trandoshan. Mais pourtant.
Pourtant, c'était bien à lui que Galdur avait demandé d'accomplir cette tâche cruciale qu'était l'ouverture des portes de la ville. Et il lui avait demandé avec un regard qui avait trucidé sur place Sish.

Ce regard avait dit :"Me fais pas passer pour un con maintenant, sale petite merde. Soit utile au moins une fois dans ta vie."

C'était du moins ce que Sish avait comprit. Il avait d'ailleurs accepté par véritable crainte qu'autre chose. Mais plus le Trandoshan y réfléchissait, plus il y voyait autre chose. Galdur aurait tout à fait put envoyer quelqu'un d'autre de plus qualifié pour faire ce boulot, mais c'était lui qu'il avait choisit. Est-ce qu'il s'agissait là d'une marque de confiance soudaine ? Ou bien est-ce qu'il cherchait simplement à se débarrasser de lui pour qu'il ne soit pas dans ses pattes ? La deuxième solution était cela que Sish voulait croire mais il savait pertinemment que ce n'était pas possible. Les portes étaient une cible trop importante pour qu'il en soit autrement. Conclusion de quoi...
Sish déglutit de nouveau. Tous comptaient sur lui. Il n'avait pas le droit de se planter, pas cette fois.
Alors qu'ils cheminaient et s'approchaient de plus en plus de la station de pompage, Sish cessa de respirer et de penser.
" J'me planterais pas...J'le jure." Marmonna t-il pour lui même.

Puis, ils s'arrêtèrent afin de revoir la préparation de leurs plans et redistribuer les détails de la mission.