Mission sur Kamino [PV Siela]

Pont du Redemptor, Hyperespace en route pour Kamino

Kamino… jamais la jeune femme n’aurait imaginé y revenir après tout ce qui avait bien pu s’y dérouler. Pourquoi l’avait-on envoyé à la place d’un Jedi plus… officiel ? La Miraluka n’en savait rien et s’en moquait. Sautant sur l’occasion de partir du Temple de Coruscant en l’absence d’Aquilus, la jeune femme avait réussit le tour de force d’obtenir qu’on la laisse aller seule sur cette planète. Et tandis qu’elle montait à bord de ce qui allait l’amener jusqu’à Kamino, Siela accepta l’évidence qui s’était imposée à elle dès qu’on lui avait parlé de la planète : si on l’envoyait, c’était parce qu’elle était toujours considérée comme morte et disparue. Ainsi, si elle échouait, les Jedis pourraient prétendre ne pas la connaître. La douce ironie lui arracha un sourire sarcastique alors qu’elle s’installait. C’était tellement facile. En son temps, jamais on aurait osé faire cela.
Mais d’après ce qu’elle avait apprit à la bibliothèque, l’Ordre Jedi avait changé ainsi que le Code. Les « nouveaux » n’avaient pas été éduqués comme elle et en cela, résidait son plus grand regret… hormis celui de la mort de son Maître. Se plongeant dans une méditation profonde, la Jedi ne s’intéressa pas le moins du monde au voyage. Piètre pilote, on préférait lui accorder un pilote plutôt que de lui donner la responsabilité d’un appareil. Ses pensées naviguèrent, incapables de se fixer sur un point particulier, comme toujours. Son hyperactivité se traduisait notamment par son incapacité à se concentrer ou, inversement, à se concentrer à l’extrême, au point que rien ne pouvait la troubler. Il n’y avait pas de juste milieu avec Siela et c’était ce qui la rendait particulière dans la Force. Elle oscillait toujours entre deux extrêmes et semblait ne pas pouvoir parvenir à un équilibre pourtant indispensable pour bon nombre de Jedi.

Ceci dit, la Miraluka s’en moquait… pour l’instant. La mission qu’on lui avait confié était simple et ne lui demanderait pas de se pencher sur ses « tourments » intérieurs. Ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’elle devait récupérer des informations pour le compte du Temple. En revanche, ce qui changeait, c’était les années qui s’étaient écoulées depuis la dernière fois où elle avait fait ça. Et en cela, résidait son défi et il l’enthousiasmait.

-Nous sommes bientôt arrivés.
-Je sais.

Siela se prépara tranquillement alors que le pilote faisait en sorte de l’amener vivante sur la planète, ou du moins, sur l’une des innombrables plateformes disséminées au-dessus de la surface de l’eau. Moins d’une demi-heure plus tard, la padawan Jedi  tournait le dos au vaisseau  et s’engouffrait au sein de la plateforme dans l’espoir de trouver rapidement celui qui allait l’introduire auprès des Insurgés. Le temps était compté, la jeune femme en avait conscience. D’après ce qu’elle avait comprit, l’Empire n’allait jamais laisser une insurrection sur l’une de « ses » planètes.
Aussi ne fut-elle pas surprise quand on vint leur annoncer que les Impériaux arrivaient en grande pompe. Devant elle, les insurgés se mirent en branle et, bientôt, l’oublièrent au point qu’elle pu s’éclipser sans que l’on cherche à la retenir. Après tout, sa mission était exécutée : elle avait les informations qu’on lui avait demandées. Et tandis qu’elle marchait, elle entendit les vaisseaux insurgés décoller afin de « défendre » la planète. Mauvaise idée, songea la Miraluka. Si la guerre des clones lui avait bien apprit quelque chose, c’était qu’il fallait mieux préparer deux ou trois coups en avance au lieu de se jeter tête baissée dans la bataille.

Elle se dépêcha d’atteindre les civils, disséminant son manteau typiquement Jedi après l’avoir déchiré. Heureusement pour elle, Siela avait refusé de s’habiller comme ses semblables. Elle arborait toujours l’une de ses tenues typiques qui avaient fait sourire Azerus plus d’une fois. Typiques d’une Humaine un peu étrange, les vêtements de la Miraluka étaient néanmoins passe-partout. Son bandage clair était couvert par son éternelle paire de lunettes qui dissimulaient parfaitement l’absence d’orbite. Enfin, son sabre avait trouvé un abri dans les plis de ses vêtements.
Enfin, elle arriva vers un groupe de civils massé non loin des affrontements. Pourquoi se mêler à la foule ? Simplement pour pouvoir repartir aisément. Ou du moins, passer inaperçue. Ainsi ne tarda-t-elle pas à se retrouver sur une plateforme, au beau milieu de la foule. Elle passa une main sur sa nuque et patienta jusqu’à ce que les évènements avancent et qu’elle doive agir et aviser.